Rafael Rivera-Mundaca [il/lui]
Doctorat en littérature, option études hispaniques
Codirection : Olga Nedvyga et Juan Carlos Godenzzi
Titre de la thèse : Le renard d'en dedans et le renard d'en dehors. Migrations et crise identitaire au Pérou
Contact : r.rivera-mundaca@umontreal.ca
Résumé de la thèse
Lorsque l’on s’attaque à l’analyse des personnages migratoires présents dans la littérature latino-américaine contemporaine, ceux qui ressortent des recherches sont les personnages créés par des écrivaines et écrivains d’origine péruvienne qui, d’habitude, proviennent de contextes où il existe des flux migratoires constants autant sur le plan interne (le cas d’Arguedas et son nomadisme entre la côte et les montagnes) que sur le plan externe (le cas de Bryce et ses voyages à l’étranger). Ces écrivaines et écrivains nous présentent alors un lot de personnages complexes, souvent décrits de manière à exagérer les situations d’impuissance dans lesquelles ils se retrouvent. Ces personnages correspondent à la fictionnalisation de la réalité que les migrantes et migrants latino-américains vivent et qui devient un conflit de plus en plus récurrent : une crise identitaire que ces personnes emportent avec elles au moment de migrer. Ce conflit correspond évidemment à tout un espace. Toutefois, mon étude se concentrera uniquement sur la problématique de l’identité péruvienne, ses origines et son impact sur le contexte migratoire. Afin de comprendre le grand phénomène péruvien des années 1980 de migration vers l’extérieur, il convient d’analyser la période de migration andine interne survenue pendant les années 1970. Pour ce faire, je m’appuie sur l’essai Desborde popular y crisis del Estado (Débordement populaire et crise de l’État) écrit en 1984 par l’anthropologue péruvien José Matos Mar. Cet essai a lui-même eu un précurseur romanesque : le livre de José María Arguedas intitulé El zorro de arriba y el zorro de abajo (Le renard d’en haut et le renard d’en bas), publié en 1971. Dans ce roman, l’auteur reproduit une dynamique migratoire qui a un impact sur le comportement de la société, ce qui provoque une dislocation de l’imaginaire collectif et sa fracture sociale. Le roman a été publié il y a déjà quelque temps, et il en va de même pour l’essai de Matos Mar. Cependant, les deux œuvres conservent leur valeur en tant que documents d’étude anthropologique, car elles mettent en évidence les dilemmes qui surgissent lorsque deux univers possédant leurs propres logiques et conceptions du monde se heurtent, comme c’est le cas pour l’univers andin ancestral et l’univers côtier occidental.