Résumé de la thèse

Ce projet de recherche se concentre sur le potentiel épistémique et herméneutique des études littéraires computationnelles. En plus d’une cartographie de ce champ en émergence et des méthodes qui y sont utilisées, cette dissertation se veut le développement d’une théorie et d’une praxis. Ainsi, nous cherchons à répondre à la question suivante : 

Les méthodes algorithmiques et outils numériques permettent-ils de découvrir ou supporter de nouvelles formes de connaissance littéraire, et peuvent-ils contribuer à l’analyse et à l’interprétation des œuvres littéraires ? 

Les méthodes et outils numériques ont transformé la recherche en littérature en affectant la manière dont la recherche s’y effectue. Loin de simplement répliquer les outils du passé, les logiciels de traitement de texte, télécommunications et, surtout, les archives de sources primaires et secondaires ont mené à une nouvelle ère dans le monde académique. Notre question de recherche ne questionne pas l’impact des outils numériques dans le cadre de la recherche en littérature. Plutôt, elle interroge l’existence de formes et types de connaissances littéraires que nous ne sommes pas à même de générer ou de (sup)porter sans l’aide d’outils numériques. Que décrivons-nous lorsque nous référons à des “formes de connaissance dont la production ou l’existence est contingente aux outils, structures et méthodes numériques” ? Nous cherchons par là à faire un point sur les limites humaines, les frontières du langage naturel, le potentiel de la cognition non-humaine/non-consciente, et notamment sur l’importance des conditions de production de la connaissance. 

Les études littéraires computationnelles offrent la possibilité de nouveaux horizons herméneutiques, l’opportunité de confirmer ou d’infirmer nos découvertes littéraires, et l’espace où poser des questions autrement inaccessibles. L’important travail du présent projet sera d’actualiser ce potentiel dans le respect des buts, enjeux et sujets du domaine littéraire.