Sarah Labelle [elle]

Doctorat en littérature comparée
Direction : Terry Cochran
Titre de la thèse : Art de la réplique. Énergie rhétorique et vacillements représentatifs dans les réécritures modernes de textes canoniques.
Contact : sarah.labelle.1@umontreal.ca
Résumé de la thèse
Mon projet de recherche cherche à approfondir le potentiel créatif de la tension entre tradition et nouveauté, grâce à des œuvres qui mettent en scène cette tension, qui l’écrivent à même la représentation. Je travaille sur des textes qui à la fois refont et décomposent par des nouvelles narrations des textes canoniques, comme les épopées que sont l’Odyssée ou le Mahabharata, les tragédies de Sophocle, ou encore les Métamorphoses et la Divine Comédie.
À partir d’un corpus varié de réécritures et de traductions créatives, je me questionne sur les effets de perception créés par ces narrations, perceptions qui sont dédiées à dépasser le texte, à traverser vers le monde. De ces réécritures-traductions naît une énergie, qu’il est possible d’encadrer par l’energeia aristotélicienne [mettre devant les yeux, rendre présent par le discours] : travail de la forme du discours, effet-procédé découlant de ce travail, provoquant perceptions nouvelles, savoirs et critiques discernables dans le déroulement de la représentation. Des procédés esthétiques et une énergie rhétorique, ancrée dans un dialogue conscient avec le canon littéraire, sont donc communs au corpus qui compose la thèse : des œuvres d’Anne Carson, Monique Wittig, Marie Darrieussecq, Karthika Naïr, Muriel Rukeyser, Alice Oswald, Ursula Le Guin et Louky Bersianik. L’objectif de cette thèse de doctorat est de mener une réflexion sur la potentialité politique et poétique de l’energeia.