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Roberto Corrêa Scienza [il]

Doctorat en littérature, option études littéraires et intermédiales

Direction : Livia Monnet

Titre de la thèse : COFICTIONS : L’écriture philosophique face à la mort 

Contact : roberto.correa.scienza@umontreal.ca@umontreal.ca

 

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Résumé de la thèse

Dans mon projet actuel, je m’interroge sur le rôle de la philosophie face à la mort de la vérité et face à la mort elle-même. Je pars de l'argument que la philosophie ne peut plus être la recherche de la vérité. Cet idéal dogmatique nous a conduits à la mort d’autrui et du monde. L'hypothèse que je veux soutenir est que le philosophe écrit un récit intime et sympathétique qui rend possible la déconversion de son lecteur. La déconversion parce qu'il met en question la vérité absolue. Il interroge la religion, l'idéologie, les structures sociales. Le philosophe est celui qui brise la croyance. Il ose détrôner le dieu-vérité qui s'était jusqu'alors imposé, au profit de perspectives multiples. Il n'est pas celui qui console, mais celui qui abat les murs et détruit les chaînes, qui essaie d’écrire un monde sans les barrières qui existent entre les gens. Le rôle de la philosophie est donc d'écrire pour et avec autrui. Écrire avec lui un monde, non pas un monde futur ou idéal, mais ce monde même dans lequel nous vivons maintenant. Écrire pour autrui, c'est inventer une possibilité pour le collectif, une sympathie entre les consciences. À partir d'une analyse de l'œuvre et de la vie de Nietzsche, je propose d'utiliser des métaphores pragmatiques pour créer cette sympathie, au-delà de l'idéal de vérité. Selon Nietzsche, la métaphore régit nos perspectives. En déconstruisant les métaphores dominantes, il cherche à libérer la pensée de ses contraintes et à ouvrir de nouvelles voies pour la création et la vie. La puissance artistique des métaphores dépasse la forme du vrai, instaurant la simultanéité de présents incompossibles. Je conclus de l’œuvre de Nietzsche qu’il est nécessaire de créer de nouvelles métaphores pragmatiques, car elles doivent servir la volonté de puissance, la vie dans son caractère intelligible.