Emilie Sarah Caravecchia [elle]
Doctorat en littérature, option littérature comparée et générale
Direction : Sarah Alice Henzi
Titre de la thèse : Étude de la représentation décoloniale et de la réappropriation des narratifs identitaires féminins, masculins et non-binaires dans la littérature autochtone contemporaine produite en contexte québécois
Contact : emilie.sarah.caravecchia@umontreal.ca
Résumé de la thèse
Des films westerns, à ceux de Disney, des bandes dessinées, aux publicités, le discours et les images populaires fixant la représentation des membres des communautés autochtones de l’Île de la Grande Tortue (le continent nord-américain) ont construit des stéréotypes de genre avec lesquels les individus issus de ces différentes communautés vivent au quotidien (Maracle 1996 : 8). Pensons à cette image de l’homme stoïque, à celle de la princesse « indienne » vivant en harmonie avec la nature ou encore à ces images de la « squaw » (Accose 1995 : 55) et de l’homme alcoolique violent (Akiwenzie-Damm 2001 : 146). Ces images stéréotypées sont le produit des récits coloniaux et ne sont pas celles des humaines et humains qui en font l’objet. Ainsi, dans le cadre de mes recherches doctorales, je m’intéresse aux questions de représentation décoloniale des genres – féminins, masculins et non binaires – dans les œuvres littéraires autochtones contemporaines produites en contexte québécois. Je me penche plus précisément sur la manière dont ces écrivaines et écrivains déconstruisent les stéréotypes associés à l’identité de genre en produisant du nouveau sens. Dans la recherche littéraire anglophone, cet angle est plus étudié (McKegney 2014 : 1, 8) qu’il ne l’est dans la recherche francophone. C’est qu’au Québec, il y a à peine une quinzaine d’années que la critique universitaire s’intéresse réellement aux littératures autochtones. Et, comme c’est souvent le cas pour une critique naissante, le corpus parcouru est relativement restreint. À la lumière de l’avancée de mes recherches, j’ai constaté que ce sont surtout les œuvres d’autrices qui ont été analysées par rapport à cette question de la représentation des femmes (Henzi 2015 ; Léger & Hudon 2017 ; Papillon 2016 et 2019). Pour ma part, je propose d’approfondir la réflexion de la représentation décoloniale des genres en m’intéressant tant aux œuvres d’autrices et auteurs non-autochtones qu’à celles d’auteurices autochtones.