Résumé de la thèse

Ce projet remet en question la façon dont le récit historique du XIXème siècle a été compris par la critique et l’historiographie littéraire latino-américaine dans les dernières décennies. En privilégiant les récits historique colombiens, on interroge les textes en fonction de la construction des identités nationales. On comprend que les écrivaines et écrivains ont exprimé leur conscience historique au moyen de plusieurs formes littéraires : le roman historique, les mémoires, les tableaux de mœurs, les biographies, les narrations de légendes, etc. Cette diversification permet de penser la possibilité d’une tradition locale : les autrices et auteurs ne se sont pas seulement approprié la tradition européenne, ils et elles ont commencé à formuler la leur propre. Ainsi, on analyse les rapports intralittéraires de la littérature historique ainsi que les rapports externes dans les débats sur la construction de la nation en Colombie. Pour atteindre cet objectif, on divise la réflexion en trois parties : dans la première, on pense à partir de la nature générique des textes choisis et de leurs rapports entre eux car on explore la façon dont ces genres ont été compris à l’époque, les normes esthétiques suivies dans la composition des œuvres et les rapports entre les formes. Dans la deuxième et la troisième partie, on analyse la production littéraire et les problématiques sociales dans lesquelles elle s’est inscrite. A cet égard, on prend en compte deux événements politiques de l’époque : la création d’un État fédéral en 1863 et sa décomposition en une république centraliste en 1886. Puisqu’il s’agit de différents projets nationaux, on peut organiser les textes autour de ces principaux enjeux et de leur prise de position. On espère faire une contribution aux études sur la formation des États-nations et aider à comprendre les fondements historiques d’une nation aux prises avec une identité nationale problématique, comme c'est le cas de la Colombie.