Résumé de la thèse

La temporalité éditoriale pleinement le travail de révision selon des processus établis et dans toute sa richesse. Mon travail de recherche vise à analyser les enjeux épistémologiques et pratiques de la révision des articles scientifiques dans l'environnement numérique, en mettant en lumière les limitations des outils actuellement utilisés ayant tendance à appauvrir les savoir-faire développés dans l'édition papier. Ces inadéquations révèlent un problème théorique : l'absence d'une véritable modélisation des interventions sur le texte et de la version de l'article dans l'environnement numérique. 

La révision englobe un large éventail d'interventions, allant de la correction formelle à la clarification sémantique, en passant par la préparation de copie, un travail et des protocoles qu’il s’agira d’historiciser. Bien que ces tâches jouent un rôle fondamental dans la construction du sens et des savoirs, elles sont souvent invisibilisées et considérées comme ayant une faible valeur symbolique. Ma démarche permettra donc également de questionner les hiérarchies symboliques établies entre ceux qui font et ceux qui pensent, remettant en cause la délégation des "petites tâches" à la machine (IA notamment) et reconnaissant la production de sens dans ces espaces invisibilisés. 

Le projet s'inscrit dans le cadre des recherches collectives menées au sein de Revue 3.0, qui propose d'inverser la perspective traditionnelle. Plutôt que d'adapter les pratiques professionnelles aux contraintes des outils existants, l'objectif est de développer des environnements numériques et des protocoles permettant aux modèles épistémologiques du travail éditorial de s'exprimer pleinement. Cette approche vise notamment à concevoir des systèmes de versionnage plus performants et mieux adaptés aux besoins spécifiques de l'édition scientifique.