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Camille Lapierre-St-Michel [elle]

Doctorat en littérature, option études littéraires et intermédiales

Direction : Barbara Agnese

Titre provisoire de la thèse : Eine Frau in Berlin du journal au cinéma : les transformations de la mémoire de la violence sexuelle

Contact : camille.lapierre-st-michel@umontreal.ca

CV 

Résumé de la thèse

À l’été 1945, la Berlinoise Marta Hillers, journaliste pendant le Troisième Reich, tient un journal intime alors que les soldats soviétiques prennent d'assaut la capitale allemande. Pendant plusieurs semaines, Hillers et ses compatriotes subiront les humiliations et la violence de l’Armée Rouge et seront victimes de viols à répétition. Ce n’est que neuf ans plus tard que son témoignage sera publié, d’abord de façon anonyme en anglais, puis, en 1959, en allemand. Un demi-siècle plus tard, l’œuvre de Hillers est portée au cinéma par le réalisateur et scénariste Max Färberböck. J’examinerai ainsi les enjeux de mémoire dans le journal de la Berlinoise et dans son adaptation cinématographique, Anonyma: Eine Frau in Berlin (2008). Plus précisément, je m’interrogerai sur la manière dont les dynamiques de la mémoire interagissent et se transforment, de l’expérience de la violence sexuelle à son expression et son remaniement dans le journal Eine Frau in Berlin, jusqu’à sa « re-présentation » dans le film de Färberböck. Comment l’individu fait-il l’expérience de la violence sexuelle ? Comment cette violence s’inscrit-elle dans la mémoire, et comment l’individu l’exprime-t-il ? Comment Hillers traduit-elle son expérience singulière de la violence sexuelle, toujours dans un contexte d’immédiateté ? L’expression de son expérience personnelle a-t-elle le potentiel de devenir un lieu de mémoire collective ? Comment intervient le discours social sur les violences sexuelles dans l’expression du traumatisme individuel et collectif ? Comment influence-t-il l’adaptation cinématographique de son récit, un demi-siècle plus tard ? Quel poids occupent la mémoire individuelle de Hillers et la mémoire collective dans le film de Färberböck ? Comment s’approprie-t-il et exprime-t-il la violence sexuelle vécue par quelqu’un d’autre ? Le film reproduit-il la mémoire de Hillers, produit-il une « mémoire de la mémoire » de la Berlinoise, ou crée-t-il une toute nouvelle mémoire de la violence sexuelle ?