Centres et groupes de recherche actifs
Le centre de recherche des études littéraires et culturelles sur la planétarité (CELCP)
Le centre de recherche des études littéraires et culturelles sur la planétarité (CELCP) est un milieu transdisciplinaire œuvrant au sein des arts et des lettres tout en accueillant des compétences d’autres domaines du savoir. Le CELCP est le premier centre de recherche dans le domaine des lettres et des sciences sociales consacré aux études littéraires et culturelles sur la planétarité. Il a pour objectif de mettre l’accent sur de nouveaux moyens interdisciplinaires qui envisagent la planète comme une catégorie épistémologique et esthétique de production de connaissances et de critique. Il se propose d’étudier la pensée planétaire comme une approche éthique qui conteste les modèles exclusifs d’interprétation du monde en faisant appel à l’analyse de discours littéraires, linguistiques, scientifiques, théoriques et culturels.
Le centre interuniversitaire sur les humanités numériques (CRIHN)
Fondé à l’automne 2013 et basé à l’Université de Montréal, le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques (CRIHN) regroupe 59 membres réguliers et 33 collaborateurs provenant de neuf universités, CEGEP et établissements de recherche québécois. Dans les dernières années on assiste au Québec à une concentration d’expertises et de compétences dans le domaine des humanités numériques, concentration unique dans le monde francophone et des plus prometteuse au niveau mondial. D’une part une partie importante de plus grands experts mondiaux dans ce domaine se trouve au Québec (et ce sont les membres du CRIHN) et de l’autre un très grand nombre de projets institutionnels en humanités numériques (d’édition numérique, création d’outil etc.) sont en train d’émerger justement autour de ces compétences. La création du centre était un besoin désormais très urgent, ressenti non seulement par la communauté québécoise, mais aussi par l’ensemble de la communauté scientifique internationale.
Le CRIHN réunit des chercheur·e·s, dont 4 chaires de recherche du Canada et 3 chaires institutionnelles, qui se distinguent par leurs pensées, leurs pratiques originales et leurs nombreuses réalisations en Humanités numériques. La base de chercheur·e·s distribuée au sein de départements de littérature, de cinéma, de langues classiques, de communication, d’histoire, de philosophie, d’études religieuse, de démographie, d’anthropologie, de bibliothéconomie et sciences de l’information, de traduction, d’histoire de l’art, de muséologie numérique, de design et d’informatique rassemble un ensemble d’expertises essentielles à la continuation du développement des Humanités numériques au Québec. Cette composition exceptionnelle permet de regrouper et exploiter des compétences et expertises complémentaires. Les responsables des quatre axes reflètent aussi la diversité disciplinaire de nos membres. Les chercheurs impliqués dans notre centre présentent un taux d’activité fort élevé dans le secteur, le CRIHN étant composé de professeurs à différents stades de leurs carrières (nouveaux professeurs adjoints comme professeurs titulaires avec plus de trente ans de carrière) qui ont également été impliqués dans de multiples collaborations autour d’activités principalement de diffusion, telles que des ateliers, des séminaires et des colloques. Nos chercheurs rassemblent des compétences essentielles au succès de notre initiative.
- Directeur : Michael E. Sinatra (Université de Montréal)
- Directeur adjoint : Marcello Vitali-Rosati (Université de Montréal)
- Comité exécutif : Michael E. Sinatra, Marcello Vitali-Rosati, Jason Camlot (représentant du comité scientifique) et Juliette De Mayer (représentante des membres réguliers)
- Comité scientifique : Christine Bernier, Maude Bonenfant, Marta Boni, Jason Camlot, Emmanuel Château-Dutier, Carolina Ferrer, Marie-France Guenette et Cecily Raynor
Le laboratoire sur les récits du soi mobile
Le projet de laboratoire sur les récits du soi mobile (LRSM) a pris forme à partir du constat que nous entrons, plus que jamais, dans une époque dominée par le récit de soi et le récit de mobilité. Le récit du soi mobile, dans son nouveau contexte médiatique, est une création locale, diffusée mondialement en temps réel, une production réseautée, géoréférencée, souvent éphémère, qui dépasse le champ formel de la littérature pour devenir le pivot des échanges sociaux et économiques de notre ère communicationnelle globale.
Comment Montréal se décrit-elle à travers ceux qui y vivent ou la visitent? C'est ce à quoi Simon Harel et ses étudiantes et étudiants s'affairent lorsqu'iels sont à bord du laboratoire des récits du soi mobile, un projet que le professeur a mis sur pied en 2012, en collaboration avec l'Université de Montréal et la Fondation canadienne pour l'innovation.
Le laboratoire est composé d'une unité mobile - un camion équipé avec des outils de captation audiovisuels à la fine pointe de la technologie - ainsi que d'un studio d'écriture visuelle dernier cri, situé à l'Université de Montréal qui accueille les chercheuses et chercheurs de différentes disciplines. Il se veut un lieu de convergence médiatique et culturel.
Lieu de ralliement de plusieurs acteurs d’importance de la scène québécoise (Bibliothèques et Archives nationales du Québec, l’Institut national de l’image et du son, le Partenariat du Quartier des spectacles, la Société des arts technologiques, la Maison de l'architecture du Québec, parmi divers partenaires), le Laboratoire constitue une infrastructure de recherche unique, mobile et adaptative, un lieu de rencontre et d’étude reposant sur une plate-forme tripolaire (université, rue et espaces publics, domaine virtuel).
Le Laboratoire sur les récits du soi mobile (LRSM) fait partie des infrastructures de recherche de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal.
Pour visionner le lancement de l'un des projets menés en 2015 au sein du LRSM : https://www.youtube.com/watch?v=pb2_wq9yw1s&ab_channel=Forumenclips
Le centre de recherches intermédiales en arts, lettres et techniques (CRIalt)
Le CRIalt (Centre de recherches intermédiales en arts, lettres et techniques) est le 1er centre de recherche au Québec et au Canada sur les rapports intermédiatiques et leurs implications historiques, sociologiques, culturelles et politiques.
Projets de recherche complétés
Études allemandes
Chaire de recherche du Canada en études allemandes et européennes
Till B. van Rahden, titulaire de la chaire
La Chaire examine les questions entourant la démocratie et le rôle qu’elles ont joué dans l’Europe d’après-guerre, particulièrement en Allemagne. Les thématiques perceptuelles étudiées dans ce cadre abordent :
- la masculinité;
- l’éducation des enfants;
- la sexualité;
- l’équilibre du pouvoir entre les sexes et les générations;
- la relation face à l’autorité (dans la vie publique et privée).
La triple frontière franco-germano-suisse. Représentations du plurilinguisme et discours identitaires
Manuel Meune, professeur titulaire
Ce projet vise à décrire certaines représentations sociales dans la région du triangle Bâle/Mulhouse/Fribourg-en-Brisgau, en utilisant une approche tant quantitative que qualitative. Il s’agit d’étudier les attitudes des citoyennes et citoyens selon leur appartenance nationale et linguistique, dans un espace particulier où ont été mises en place des structures de coopération transnationale. Le nord-ouest de la Suisse ainsi que le sud du Pays de Bade et de l’Alsace constituent un laboratoire identitaire où, parallèlement au discours sur la « disparition des frontières », les distinctions entre les cultures politiques régionales et nationales ne se sont pas toutes estompées.
Si les 3 régions s’organisent autour du Rhin, du bilinguisme français-allemand et du dialecte alémanique, elles se distinguent par leur arrière-plan religieux (rôle du protestantisme et du catholicisme), par la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, ou encore par leur rapport variable à la diglossie (coexistence entre le dialecte alémanique et le français ou l’allemand standard). Par ailleurs, on ne doit pas négliger le rôle des langues migrantes et de l’anglais dans cette région frontalière, en phase avec la mondialisation économique.
Lire dans le livre de la nature : l'histoire naturelle dans la littérature pour enfants des 18e et 19e siècles
Nikola von Merveldt, professeure agrégée
Après que Jean-Jacques Rousseau eut décrié la lecture comme « fléau de la jeunesse » (Émile, 1762), la littérature pour enfants, relevant pourtant d’un secteur commercial en pleine éclosion, fut plongée dans une crise de légitimation profonde. Comment, se demandèrent les pédagogues, autrices et auteurs et éditrices et éditeurs, transmettre le savoir sur le monde naturel, si fondamental à l’orientation de l’être humain? Parallèlement, les changements que connut une société de plus en plus bourgeoise et urbaine, et le repli constant de la cellule familiale du monde naturel rendirent l’acquisition des savoirs par immersion, imitation, expérience et observation directe difficile.
La nature ne pouvant dorénavant plus faire office de source 1ère d’éducation (comme l’avait réclamé Rousseau), les pédagogues se mirent alors à repenser le livre pour enfants en tant que média interactif. Cette réflexion anima les débats intellectuels des périodiques les plus renommés de l’époque et donna naissance à des modèles pédagogiques expérimentaux. Mais surtout, elle s’incarna de manière concrète dans de nouveaux formats de livres – tant sur le plan matériel et idéologique que sur le plan littéraire.
En reconstituant les divers débats et pratiques pédagogiques et, en tout 1er lieu, en analysant les nouveaux formats interactifs répondant à l’évolution des consignes en vigueur et des besoins de l’enfant qui lit, ce projet de recherche propose d’entamer une réflexion sur le rôle du livre dans la transmission des savoirs sur le monde naturel. La question est d’autant plus pertinente que face aux nouveaux médias, nombreux sont ceux qui constatent que les enfants risquent de perdre le contact avec la nature et, en conséquence, avec les sources fondamentales du bien-être humain.
Interactions avec l’imprimé : pratiques culturelles de l’intermédialité (1700-1830) (FQRSC)
Nikola von Merveldt, professeure agrégée
Ce groupe de recherche se penche sur le phénomène de l’imprimé dans le long 18e siècle. Cette période a vu nombre de transformations radicales dans le domaine : nouvelles technologies d’impression, nouvelles méthodes de reproduction d’images, nouvelles infrastructures de distribution, nouvelle conception de la propriété intellectuelle, etc.
Les chercheuses et chercheurs analysent les manières dont l’imprimé a contribué à forger les communautés littéraires et sociales, et les manières dont le monde de l’impression s’est lui-même construit en interaction avec d’autres médias d’influence.
L’histoire culturelle du politique : l’Allemagne en Europe, des Lumières à aujourd’hui (CRSH)
Till van Rahden, professeur agrégé
Ce projet examine les liens entre la sphère privée et la sphère publique dans l’Europe postrévolutionnaire. Trois secteurs sont étudiés :
- la politique démocratique de l’Europe de l’Ouest après le génocide;
- l’ordre politique dans l’Allemagne de l’Ouest d’après-guerre;
- la diversité culturelle dans l’Europe des 19e et 20e siècles.
Les recherches visent à définir l'histoire culturelle de la politique européenne afin de mieux comprendre le politique et de mettre en cause la viabilité de la démocratie.
Lumières allemandes et européennes. Gestes admirables. La gravure comme véhicule de l’imaginaire moral dans l’Europe des Lumières (CRSH 2005-2009)
Monique Moser-Verrey, professeure associée
Projet lié au développement de la banque d’images Gestes admirables, en collaboration avec la Bibliothèque des livres rares et des collections spéciales de l’UdeM (lancement nov. 2012).
Cette enquête repose sur l’hypothèse que, dès la 2de moitié du 18e siècle, l’image imprimée devient centrale comme complément aux savoirs sur le monde et aux valeurs morales qui les accompagnent. Pour analyser la circulation et la métamorphose des images ainsi que leur passage d’une langue et d’une culture à l’autre, les chercheuses et chercheurs examinent la production de 3 familles de passeurs de biens culturels qui se sont illustrées en France, en Allemagne et en Angleterre peu avant la Révolution. Cette recherche fera avancer la compréhension de la représentation verbale et iconique des rapports entre les peuples.
Réécritures et adaptations
Jürgen Heizmann, professeur titulaire
Depuis plusieurs années, on observe un phénomène étonnant dans les cultures occidentales : l'augmentation remarquable de réécritures, de nouvelles versions, de révisions, de parodies, d'adaptations et d'appropriations. Cela se retrouve dans une multitude de textes littéraires, de films, de productions télévisées, de bandes dessinées, de tableaux, d'œuvres musicales et de pièces de théâtre reprenant, variant ou interprétant une œuvre existante à l'aide d'un véhicule qui soit ou non de même nature. Cette recherche examine plusieurs cas remarquables, tels que les films mexicains basés sur les romans de B. Traven, la bande dessinée The Metamorphosis de Peter Kuper, basée sur le récit de Franz Kafka, et la pièce radiophonique Les somnambules, basée sur la trilogie romanesque d'Hermann Broch.
Littérature comparée
Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT)
Le CÉLAT s’appuie principalement sur des recherches fondamentales tournées vers la production du savoir destiné au monde universitaire. Il met le cap vers un dialogue interdisciplinaire dans le champ de la culture grâce à sa nouvelle programmation sur le thème du « vivre-ensemble à l’épreuve de la pluralisation croissante des sociétés ». Au Québec, le CÉLAT est probablement devenu le centre le plus diversifié, étant lié par ses membres à 16 disciplines et à plusieurs modes de production des connaissances, et le plus ouvert aux changements de formats de recherche. Le Centre devient en somme un modèle unique dont l’exemplarité et le dynamisme sont notables.
Études anglaises
Shakespeare and Performance Research Team (SPRiTE)
La Shakespeare in Performance Research Team a pignon sur rue à l’Université McGill. Depuis sa création, en 1993, cette équipe de recherche est composée de membres issus d’établissements d’enseignement montréalais telles l’UQAM, les universités de Montréal, Concordia, McGill, et l’École nationale de théâtre du Canada.
Centre de recherches interdisciplinaires en études montréalaises (CRIEM)
Situé à l'Université McGill, le CRIEM rassemble des chercheuses et chercheurs de plusieurs établissements montréalais afin d'améliorer les connaissances sur la ville, en favorisant des recherches misant sur le dialogue et les échanges.
Études hispaniques
Corpus de la syntaxe dialectale de l’espagnol péninsulaire (FQRSC 2007-2010) : Syntaxe dialectal de l’espagnol (CRSH 2010-2013)
Enrique Pato Maldonado, professeur agrégé
L'analyse de la variation syntaxique de l’espagnol de la péninsule ibérique a toujours été délaissée au profit des autres disciplines linguistiques. Or, le castillan péninsulaire subit l’influence de certains phénomènes de variation grammaticale, lesquels se manifestent dans le parler des communautés rurales et semi-rurales et pénètrent de diverses façons la langue normative régionale. Pour étudier ces particularités grammaticales, sous la direction d’Inés Fernández-Ordóñez (Universidad Autónoma de Madrid / Real Academia Española), un corpus oral et sonore de l'espagnol rural (COSER, Corpus Oral y Sonoro del Español Rural) est en cours d'élaboration depuis 1990. Ce projet de grande envergure est unique dans le monde hispanophone en ce qui a trait à la matière centrale d'analyse : la syntaxe dialectale. Le corpus compte quelque 1050 heures d'enregistrements effectués dans plus de 871 enclaves rurales de la péninsule ibérique (mai 2013). La création de ce corpus de la langue parlée rendra possible l’étude des dimensions linguistiques, géolinguistiques, et sociologiques d’un ensemble de phénomènes de l’espagnol péninsulaire soumis à une variation grammaticale, jusqu'à présent non étudiés ou étudiés de manière superficielle.
L’émergence et la consolidation de la modernité en Amérique hispanique à la fin de l’époque coloniale
Catherine Poupeney Hart, professeure honoraire
Catherine Poupeney Hart mène des recherches sur l’émergence et la consolidation de la modernité en Amérique hispanique à la fin de l’époque coloniale, à travers la presse périodique tout particulièrement. Elle porte une attention spéciale à la dimension transatlantique des discours des élites éclairées.
Étude de l’aspect tragique du démon dans le théâtre baroque espagnol
Javier Rubiera, professeur titulaire
Lors de travaux sur le personnage diabolique effectués au cours des 3 dernières années, a été décelé un grand manque en ce qui concerne l’élément tragique observé dans certaines pièces. Cela humanise la figure du démon et apporte une nuance semblant annoncer l’image romantique de l’ange rebelle. Dans plusieurs comédies baroques, il convient de constater que le démon utilise occasionnellement le discours rebelle de celui qui ne saisit pas les desseins divins et qui ne comprend pas pourquoi Dieu est si patient, temporisateur et compréhensif avec l’être humain, et non avec lui.
Peu à peu se lève la voix d’une figure qui souffre et ainsi commence à se plaindre dans un langage chargé de questions rhétoriques et d’apostrophes angoissées. À l’intérieur de ce discours, en soliloque ou en aparté, il faut noter la naissance d’un élément tragique dans sa personnalité, aspect préalablement relevé par Flecniakoska.
En ce qui a trait à la bibliographie générale, l’un des apports novateurs du projet résidera dans l’exploration de cette nuance ou élément tragique, déjà émergeant au 16e siècle, mais plus en évidence encore dans quelques comédies du 17e s’inscrivant plutôt clairement comme précurseurs de la vision romantique du Démon au 19e siècle.
Au centre de cette réflexion se situera l’étude comparative de deux comédies : Fray Diablo de Lope de Vega et El diablo predicador de Belmonte Bermúdez. Cette dernière, qui a obtenu un extraordinaire succès aux 18e et 19e siècles, pourrait se révéler d’une importance fondamentale en tant que lien entre la vision baroque et la vision romantique de la figure diabolique.
Écologie linguistique de l’espagnol dans deux métropoles andines : Lima et La Paz
Juan Carlos Godenzzi, professeur titulaire
L’actuel processus économique et technologique de la mondialisation privilégie l’utilisation de certaines langues en tant qu’instruments d’une communication étendue. En même temps, il fait découvrir la réalité multilingue de la planète, la variabilité des langues et le complexe scénario urbain des contacts et des mutations linguistiques. Cela ne manque pas de poser un double problème : (1) celui de la cohabitation urbaine de langues et de variétés dialectales, ce qui, en réalité, est le problème de la cohabitation urbaine de leurs locutrices et locuteurs; et (2) celui des processus de restructuration opérant à l’intérieur de la langue et transfigurant son système.
En adoptant un point de vue écologique, l’intérêt de cette étude est de ne pas séparer les deux aspects, mais plutôt de faire ressortir leur interactivité, car tous deux contribuent au processus évolutif de la langue. Ainsi, le 1er problème trouve son lieu dans une écologie « externe », puisqu’il est lié à l’environnement économique, politique et sociolinguistique conditionnant l’essor ou la disparition des langues. Le 2nd trouve lieu dans une écologie « interne », au sein de laquelle les unités et les règles entrent en confrontation et négociation, produisant un changement dans l'écosystème.
En choisissant deux cas de processus d’urbanisation dans la région andine (Lima et La Paz), ce programme cherche d’abord à étudier la concomitance et les contacts entre l’espagnol et les langues amérindiennes andines (quechua et aymara), mais aussi entre les différentes variétés de la langue espagnole, prenant en compte la mobilité et la position sociale des locutrices et locuteurs (écologie externe). Il cherche ensuite à étudier la manière dont une innovation (phonétique, grammaticale ou lexicale) apparaissant dans le discours est adoptée par autrui en tant que nouvelle possibilité expressive, produisant en conséquence des reconfigurations structurelles dans la langue (écologie interne). Bref, il s’agit de mieux connaître l’espagnol dans le processus même de sa restructuration, mais aussi dans les conditions sociohistoriques et communicatives urbaines dans lesquelles ce processus prend place.
Cette étude contribuera à l’avancement des connaissances dans différents sens. (1) Elle offrira une description de la variation de l’espagnol tel qu’il est parlé dans deux métropoles andines. (2) Elle montrera la façon dont les changements dans l’écologie externe de la langue (utilisation, statut et fonctions de la langue dans un contexte particulier) sont reliés aux innovations et adoptions linguistiques, entraînant une reconfiguration de l’écologie interne de la langue et l’émergence de variétés urbaines de l’espagnol. (3) Elle mettra à la disposition des spécialistes intéressés un nouveau corpus de l’espagnol parlé dans des espaces urbains andins. (4) Au-delà du cas particulier de l’espagnol, elle offrira des apports conceptuels visant la construction d’un cadre théorique plus complexe et dynamique, susceptible de mieux représenter le contact et le changement linguistique.
En ce sens, située au croisement des préoccupations de la théorie du langage et de la linguistique générale, la recherche s’inscrit aussi dans le cadre des études de l’espagnol d’Amérique et prétend en enrichir l’analyse déjà entamée par la linguistique hispano-américaine en général, et la linguistique andine en particulier. D'un point de vue sociétal, les résultats visent à créer un « imaginaire écologique », favorisant l’ouverture des mentalités des autorités linguistiques en matière d’éducation, et dynamisant aussi les méthodes d’enseignement de l’espagnol dans des écoles à forte présence amérindienne quechua et aymara. Dans cette perspective, les résultats seront diffusés et partagés au moyen d’ateliers avec les participantes et participants des programmes de formation d’enseignement bilingue et avec les responsables politiques en matière d'éducation interculturelle bilingue au Pérou et en Bolivie.
La construction d'une identité afro-hispanique dans la production littéraire à Cuba, à Porto Rico et dans leur diaspora
Ana Belén Martín Sevillano, professeure adjointe
Ce projet explore la manière dont la littérature participe au discours social qui revendique l’égalité des personnes de descendance africaine. Dans le contexte cubain et portoricain, deux nations affichant un fort pourcentage de descendance africaine, la littérature s’est convertie en un espace d’intervention sociale au sein duquel il est possible de mettre en doute les paramètres raciaux et nationaux, ainsi que la discrimination que ces derniers entraînent. Ces deux pays ayant vu une grande partie de leur population s’exiler, ce projet prend également en compte le discours sur l’ethnicité afro-hispanique dans un contexte de relations transnationales.
Ni danseurs ni chanteurs : écrivains gitans en Espagne et Amérique Latine
Ana Belén Martín Sevillano, professeure adjointe
Existe-t-il une littérature gitane? Ce projet constitue une 1ère démarche critique qui aborde l’étude d’une littérature rendue invisible par la discrimination sociale et culturelle dont souffre l’ethnie gitane. L’analyse considère les liens transnationaux qui alimentent actuellement la production de textes littéraires encourageant la réflexion sur la texture de l’identité gitane.
Études lusophones
Chaire sur la culture portugaise
Forte d’une communauté aux origines portugaises de quelque 50 000 individus, Montréal abrite la 1ère chaire vouée spécifiquement à l’étude de la dimension visuelle de cet héritage culturel et artistique vaste et diversifié. Par là même, la Chaire sur la culture portugaise de l’UdeM se distingue des autres chaires de recherche. Ces dernières, un peu partout dans le monde, se consacrent à divers aspects des cultures lusophones, à savoir la langue, la littérature ou l’histoire.
La Chaire sur la culture portugaise est soutenue financièrement par l’Institut Camões (ministère des Affaires extérieures portugais), par la Direction régionale des communautés du gouvernement açoréen, par la Fondation pour la science et la technologie du ministère de la Science, des Technologies et de l’Enseignement supérieur portugais et par la Fondation Calouste Gulbenkian. Le groupe Les Amis de la Chaire contribue aussi au financement des activités.