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Contre-culture : refaire le monde 40 ans plus tard

Du 21 au 27 avril 1975 se tenait à la salle Saint-Sulpice de la Bibliothèque nationale, rue Saint-Denis, la Rencontre internationale de la contre-culture, mettant en vedette des poètes et écrivains qui allaient marquer le mouvement : Patrick Straram (le Bison ravi), Lucien Francœur, Josée Yvon, Pierre Vallières, Léandre Bergeron et Paul Chamberland, mais aussi des Américains établis tels que William S. Burroughs et Allen Ginsberg. Les artistes Armand Vaillancourt, Plume Latraverse et Raoul Duguay étaient de la fête, tout comme les universitaires Marcel Rioux et Gilles Brunelle.

 

Le codirecteur du Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal, Simon Harel, y prenait part également. «J'avais un look de circonstance : cheveux longs jamais peignés; vêtements de yippie néo-trotskiste. J'en ai gardé un souvenir étrange», confie à Forum le coorganisateur de Contre-culture : existence et persistance, qui se déroule du 15 octobre au 17 novembre à Montréal. Avec Simon-Pier Label-Hogue, étudiant au doctorat à l'Université McGill à l'origine du projet, ils ont décidé de faire renaître cette grande convergence 40 ans plus tard. Quelques survivants de l'époque de l'Imagination au pouvoir ont répondu présents : Paul Kirby, Raoul Duguay, Lucien Francœur et Paul Chamberland, entre autres.

«Les inscriptions vont bon train, nous allons faire salle comble», dit M. Harel, qui donnera une conférence intitulée «Les Merry Pranksters : mobilité et contre-discours à l'ère de l'économie pétrolisée».

Son laboratoire mobile, toujours prêt à recueillir les récits de clientèles improbables, est de la partie, et une dizaine d'universitaires montréalais prononceront des conférences à la salle C-3061 du pavillon Lionel-Groulx. Des activités culturelles, qui incluent des projections de films à la Cinémathèque québécoise, des expositions au Cheval blanc, à la Galerie 203 et à la Médiathèque littéraire Gaëtan-Dostie, notamment, auront lieu jusqu'à la mi-novembre dans divers lieux montréalais.

Pourquoi une telle rencontre? «Pour offrir un contre-discours à l'ère de l'économisme triomphant et de la langue de bois, résume M. Harel. Il règne actuellement un silence de mort sur le monde underground. Pourtant, la contestation est saine dans une société libre. Elle brasse la cage!»

La liste complète des activités peut être consultée sur le site du colloque international sur la contre-culture.

Un film sera réalisé sur la rencontre en collaboration avec Canal Savoir, et un livre paraîtra aux Éditions XYZ.

Mathieu-Robert Sauvé